Une alerte sanitaire a été lancée à Val-de-Cognac, en Charente, après la confirmation de cinq cas de chikungunya. La situation, jusque-là inédite pour ce département, met en lumière la progression du moustique-tigre sur le territoire et la nécessité d’une vigilance accrue face aux maladies vectorielles.
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Une transmission locale confirmée
Les analyses ont confirmé cinq cas positifs dans le hameau des Chaudroles, sur la commune de Val-de-Cognac. Tous concernent des personnes n’ayant pas voyagé récemment dans une zone tropicale, ce qui confirme une transmission autochtone du virus. Le chikungunya a donc circulé localement, transmis par des moustiques infectés présents sur place.
L’alerte a été prise très au sérieux par les autorités sanitaires, qui ont immédiatement enclenché un plan d’intervention. Ce scénario, rare mais redouté, montre que le moustique-tigre s’est désormais solidement implanté dans le Sud-Ouest de la France.
Symptômes et risques du virus

Le chikungunya se manifeste après une période d’incubation de deux à douze jours. Les principaux symptômes incluent une fièvre élevée, des douleurs articulaires intenses, une fatigue importante et parfois des éruptions cutanées.
La plupart des patients guérissent en une dizaine de jours, mais certains peuvent ressentir des douleurs persistantes pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Les formes graves sont rares, mais les personnes âgées, les nourrissons et celles atteintes de maladies chroniques doivent être surveillées avec attention.
Les mesures prises sur le terrain
Dès la confirmation des cas, l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine a lancé une opération de démoustication dans un rayon de 150 mètres autour des foyers identifiés. Les habitants ont été invités à éliminer les sources d’eau stagnante et à couvrir les récipients susceptibles de servir de gîtes larvaires.
Des équipes spécialisées ont également mené des traitements ciblés de nuit afin de détruire les moustiques adultes. Ces opérations, associées à une surveillance renforcée, visent à interrompre rapidement la chaîne de transmission.
Le moustique-tigre, un envahisseur discret mais durable
Originaire d’Asie, le moustique-tigre s’est adapté depuis plusieurs années aux conditions climatiques européennes. Il colonise désormais la majorité du territoire français, profitant d’étés longs et de températures douces.
Sa capacité à se reproduire dans de petites quantités d’eau – soucoupes, gouttières, arrosoirs, seaux ou pneus – rend son éradication complexe. C’est pourquoi les autorités misent sur la mobilisation citoyenne : chacun peut agir en supprimant les eaux stagnantes autour de son habitation.
Comment se protéger efficacement
- Supprimer toute eau stagnante, même en petite quantité.
- Porter des vêtements longs, surtout le matin et le soir.
- Utiliser un répulsif cutané adapté.
- Installer des moustiquaires ou des ventilateurs dans les zones de repos.
- Consulter un médecin en cas de fièvre et de douleurs articulaires après une piqûre suspecte.
Prévenir pour éviter la propagation
La détection de cinq cas autochtones de chikungunya en Charente confirme que la France métropolitaine n’est plus épargnée par les virus tropicaux. Face à la prolifération du moustique-tigre, la vigilance collective est primordiale.
Chaque geste compte : vider les réservoirs d’eau, signaler les symptômes et participer activement aux campagnes locales de prévention. Protéger sa santé, c’est aussi protéger celle de son entourage.
